Dans l’arène impitoyable des SUV, un nouveau gladiateur s’apprête à faire son entrée. Le Dacia Bigster, dont le voile sera levé en octobre au Salon de l’Automobile de Paris, s’annonce comme un concurrent de taille, prêt à bousculer la hiérarchie établie, y compris au sein de sa propre famille.
Ce mastodonte à cinq places, fruit d’une stratégie audacieuse de Dacia, se positionne comme un grand frère ambitieux du Duster. Un choix qui ne doit rien au hasard : en limitant sa capacité d’accueil, Dacia évite soigneusement de marcher sur les plates-bandes du Jogger, son monospace à succès lancé il y a deux ans.
Sous ses airs de colosse, le Bigster cache un cœur de citadine. Bâti sur la plateforme modulaire CMF-B, initialement conçue pour des véhicules urbains comme le Clio ou le Sandero, ce SUV repousse les limites de l’architecture. Une prouesse technique qui n’est pas sans conséquence : la version sept places, un temps envisagée, a dû être abandonnée pour les marchés exigeants en matière de sécurité. Néanmoins, les rumeurs persistantes d’une variante à sept sièges pour l’Amérique latine laissent entrevoir les ambitions mondiales de Dacia.
Esthétiquement, le Bigster joue la carte de la famille, tout en affirmant sa personnalité. Si sa face avant évoque immanquablement le Duster, c’est à l’arrière que le nouveau venu marque sa différence. Nouvelles optiques, ligne de toit repensée, fenestrage original : autant d’éléments qui font du Bigster non pas un simple Duster agrandi, mais bien un modèle à part entière, taillé pour les familles aventurières et les longs voyages.
Sous le capot, la révolution est en marche. Dacia fait le pari des motorisations hybrides et micro-hybrides, avec en vedette un nouveau moteur essence 1.8 litres fonctionnant selon le cycle Atkinson. Cette mécanique, appelée à remplacer le 1.6 litres du groupe Renault, promet un équilibre subtil entre performances et sobriété. L’innovation ne s’arrête pas là : un moteur électrique à flux axial, technologie jusqu’ici réservée aux bolides de course, fait son apparition, promettant compacité et efficacité.
La transmission intégrale, chère aux amateurs de tout-terrain, fait également sa mue. Exit le traditionnel arbre de transmission, place à un moteur électrique sur l’essieu arrière. Une solution élégante qui permet de réduire les émissions de CO2 tout en conservant les capacités de franchissement chères aux aficionados de la marque.
Côté tarifs, si rien n’est encore gravé dans le marbre, les estimations placent le ticket d’entrée entre 25 000 et 27 000 euros. Un positionnement stratégique, environ 3 000 euros au-dessus du Duster à finition équivalente, qui permet au Bigster de s’affirmer sans pour autant cannibaliser les ventes de son petit frère.
Les amateurs devront néanmoins s’armer de patience : si les commandes devraient ouvrir au printemps 2025, il faudra attendre l’été pour voir les premiers Bigster arpenter nos routes.
Au-delà des chiffres et des spécifications, le Bigster incarne une nouvelle ère pour Dacia. Longtemps cantonnée à l’image de marque « low-cost », la firme roumaine affirme ici ses ambitions sur le segment des SUV familiaux, traditionnellement dominé par des constructeurs plus huppés.
Ce faisant, Dacia lance un défi audacieux à l’industrie automobile : proposer un véhicule spacieux, technologiquement avancé et écologiquement responsable, le tout à un prix défiant toute concurrence. Un pari osé qui, s’il est tenu, pourrait bien redéfinir les standards du marché des SUV.
Alors que le compte à rebours est lancé avant la grande révélation parisienne, une question demeure : le Bigster parviendra-t-il à sortir de l’ombre du Duster pour s’imposer comme la nouvelle référence des SUV abordables ? Rendez-vous en octobre pour le savoir.